Les responsables politiques choisissent-ils a lavance les questions posees lors des interviews ?

Les responsables politiques choisissent-ils a lavance les questions posees lors des interviews ?

Question posee avec Frederic le 1er decembre,

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Votre question fera suite a une sortie de Marlene Schiappa, jeudi dans LCI. Interrogee avec Elizabeth Martichoux sur laffaire Nicolas Hulot, la ministre en charge une Citoyennete a reproche a la journaliste de ne point avoir respecte une manii?re dengagement commande en amont de linterview : Quand on a prepare cette emission, je vous ai evoque quon avait un seminaire de lutte contre le separatisme. Et vous avez devoile : Nicolas Hulot, moi je nen parlerai pas parce que ca ne minteresse jamais. Cest votre que vous avez evoque, manifestement, a ma conseillere pour preparer lemission.

Des propos vivement dementis par la journaliste : Jamais, je minscris en faux www.datingmentor.org/fr/chatki-review, jamais ! Ni moi ni mon assistante. Et Elizabeth Martichoux en relancer : Est-ce que vous demandez a des journalistes de ne pas amener certains sujets ?

Vous nous interrogez donc sur la preparation de ces interviews politiques : qui paraissent les gens qui y travaillent ? Et surtout, des politiques cherchent-ils a imposer ou eviter des themes ?

Tout se passe entre le conseiller presse du ministre et le programmateur, resume Florian P. (1), qui travaille pour une des grandes matinales radio. On propose une interview et ensuite on trouve une date ensemble. Tout s’fait par texto ou portable. Notre veille en venue dun ministre, ils demandent en general a faire votre point au telephone. Si votre nest nullement un ministre, mais un depute de lopposition entre autres, ca peut se Realiser en direct sans passer via un conseiller.

Et quelle est la nature de ces echanges, a deux heures de linterview ? Eux veulent des infos i propos des grands themes. Le jeu pour nous cest de donner des billes Afin de quils bossent, quils narrivent gui?re sans avoir rien a penser, mais sans trop en dire, pour pas quils soient trop prepares et quils recitent. Parce que sinon ca sentend. Lui ne donne jamais nos questions mais uniquement des themes dactualite assez larges : Je pourrais dire Demain on parlera de Calais en gros. Mais ce point ne se souhaite en aucun cas exhaustif, assure-t-il. Il y a des sujets ou je me dis Ca, je ne le dis pas la veille, Afin de garder legerement de spontaneite le lendemain.

Si tu parles de ca, il va se facher et partir

Des politiques profitent-ils de ces echanges informels pour tenter decarter des themes ? Ca ne mest jamais arrive quon me demande explicitement decarter un thi?me. Sils ne veulent jamais parler dun sujet qui simpose, ils ne viennent gui?re, reprend Florian P. Sinon desfois ils disent La-dessus on naura pas grand chose a penser. Ca pourra etre le cas dun secretaire dEtat qui sait que seul le ministre sexprime via des questions en particulier. Ou une facon detournee de minimiser limportance dun sujet ?

Il ma ete reclame, evidemment, de ne pas aborder Divers themes mais votre nest souvent pas direct, avance de le cote Sophie T. (1), une ancienne directrice de programmation en radio et tele. Il faut nous dire Tu sais, il sest deja nombre exprime la-dessus franchement, ca naura aucun interet, tu ne feras aucune reprise. On tente de tuer le sujet. Ou aussi on nous devoile Tu peux y aller mais tu auras de la langue de bois, tant pis Afin de toi. Ou encore Si tu parles de ca, il va se facher et partir.

Il y a evidemment des sujets sur qui ils sont plus ou moins a laise, confirme Cyril B. (1), lui aussi programmateur en radio nationale. Si, lorsque je leur annonce les themes dactualite qui seront abordes, ils se montrent reticents, je leur dis Ok, bah preparez une reponse. Parce que si vous netes pas bons, il y aura en reprise.

Il peut y avoir des deals, y compris sur les questions

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Cote politiques, Carole Bur, conseillere presse de plusieurs ministres au cours du precedent quinquennat, confirme quil y a parfois votre decalage entre les questions que veulent poser nos journalistes et les themes que les politiques souhaitent traiter : Donc oui, il est en mesure de y avoir des deals, y compris i propos des thematiques, mais rarement sur des questions precises. A linverse, un media est en mesure de dealer une exclusivite, en demandant que le politique ne sexprime nullement ailleurs avant. La situation de figure classique, cest le ou la ministre qui veut presenter son action ministerielle et prefere eviter des questions sur des themes annexes.

Et le profil des invites ne change pas grand-chose a J’ai donne : Droite ou gauche, cest pareil, cest en com. Ce nest pas le cas que des politiques dailleurs, cest bon aussi pour des chefs dentreprise, detaille Sophie T.

Mais tous nont nullement le aussi i?tre capable de de negociation : Un ministre avec 1 petit portefeuille, ou moins mediatique, cest evidemment moins evident de le Realiser inviter, cest le conseiller presse qui va essayer de chercher et decrocher des interviews, se souvient Carole Bur. Alors quavec des ministres plus demandes, on va pouvoir choisir les meilleures opportunites parmi des grandes propositions. Un ratio de force confirme avec Cyril B. : Quand on bosse au sein d’ un media extri?mement, si cest lequipe du politique qui vient nous chercher, elle aura moins de marge de man?uvre sur la negociation. A linverse, poursuit Carole Bur, 1 politique fort demande va se sentir plus en position de dicter ses conditions : Si les medias diversifiaient davantage leurs hi?tes, Quelques responsables politiques pourraient un tantinet moins faire leur marche dans les matinales et les questions.

Programmateur, cest votre travaux dequilibriste

Derniere etape avant linterview : On a une discussion avec le presentateur, detaille J’ai programmatrice Sophie T. Dans mon experience, pas de naccepte des consignes plus ou moins directes de ne point evoquer un sujet. Et cela peut se Realiser, cest votre deal : Ok, on parlera de separatisme, mais on ne fera pas des huit minutes dessus. Il y aura dautres sujets. Programmateur, cest votre travaux dequilibriste mais je ne prenais nullement dengagements qui allaient contre le metier de journaliste. Cyril B. abonde : Cest le jeu de lactu. On ne serait gui?re professionnels si on mettait sous la moquette des themes brulants.

Vis-i-vis d’la sortie de Marlene Schiappa, les programmateurs interroges via CheckNews se montrent unanimement circonspects : Je narrive pas a croire une seule seconde que LCI ait pu penser au cabinet de Marlene Schiappa quils ne lui parleraient pas de laffaire Hulot estime ainsi Florian P. Qui samuse au passage une reputation du cabinet d’la ministre, connu Afin de vouloir beaucoup (ou trop) cadrer des interviews. Contactees via CheckNews, ni des equipes de Marlene Schiappa ni celles de LCI nont donne suite a les sollicitations.

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